Citations - 1991
J’accepte les critiques qui essaient de comprendre. Pas celles dont l’auteur, à l’évidence, ne cherche qu’à se faire plaisir sur le dos de l’artiste.
On ne guérit jamais de son enfance. On peut l’analyser, prendre un peu de distance, pardonner. Les émotions demeurent. Enfouies, mais entières.
Très sincèrement je ne pense être utile à personne. Ce serait très prétentieux de ma part. Je pense qu’on peut réunir des personnes autour d’une émotion. Maintenant avoir des gens aussi chaleureux en face de moi chaque soir, ça ne m’empêche pas de me demander à quoi je sers.
J’accorde à A-Ha beaucoup de qualités. Tout d’abord reconnaissons qu’il s’agit d’une très belle production, que le clip est carrément splendide, leurs textes sont vraiment très intéressants, enfin ils ont su créer une ambiance. Ils sont certainement très bien entourés, en tout cas, c’est un parcours sans faute jusqu’à présent.
J’ai quand même tendance à me situer hors de l’Histoire. Non pas hors du temps, mais hors de l’Histoire. J’y suis sensible, mais, maintenant, m’en servir pour des chansons : non, en aucun cas. C’est plus des choses qui viennent de moi, de ma vie, de mes sentiments. Je me dis « À chacun son métier ». Moi, mon métier, c’est la chanson, c’est en tout cas écrire et interpréter. Une fois de plus, je suis sensible à l’actualité mais pas impliquée du tout.
J’ai cette sensation d’être morte sur scène en la quittant, je voulais envisager cela comme une nouvelle naissance. Dans l’album, je parle de moi car je crois être incapable de parler d’autre chose. Ce n’est pas mon propos de parler de l’actualité, même si l’année passée a été bouleversante. Il est évident que les choses extérieures me touchent, mais moi j’ai besoin de mes propres émotions pour pouvoir écrire. Cet album est la suite d’un portrait.
Quant à l’enfance, je crois que je ne voudrai jamais la quitter, et je crois qu’elle ne me quittera jamais non plus. L’âge adulte m’ennuie profondément, je préfère rester dans la catégorie de l’enfant.
J’adore en tout cas les chants grégoriens. C’est vrai que Laurent et moi-même avions cette idée, ça fait très, très, très longtemps, que d’utiliser des chants grégoriens dans une chanson, et ça a déjà été fait. Là, ce sont deux voix masculines.
Quand j’ai écrit cette chanson, j’ai pensé aux « Diables », de Ken Russel. Je ne sais pas si vous avez vu ce film qui se passait sous l’Inquisition. Et ma foi, non, je n’ai pas peur de ce genre de réactions du Vatican. Et quand bien même !
J’ai eu envie de parler de mutilation, et puis l’association Agnus Dei est venue toute seule. Mais Dieu, je ne connais pas. Peut-être que c’est ça, ma mutilation.
L’ésotérisme me captive, m’impressionne tout en m’étant familier. Et Dieu dans tout ça ! Il est à la fois présent et terriblement absent. Plus on vieillit et plus l’idée de Dieu est obsédante. Elle nous hante, nous habite. J’ai appris à gérer ces questions grâce au cynisme… L’humour est salvateur.
C’est encore un peu cynique de ma part. Je ne me suis toujours pas débarrassée de toutes ces choses. Par contre au niveau de la production et de la structure de la chanson, c’est assez nouveau pour moi.
C’est vrai qu’au regard ne serait-ce que des titres, ce n’est pas très gai… J’ai même l’impression qu’au-delà de tout cela, il y a une sérénité que je n’avais peut-être pas dans l’album précédent Ainsi soit je….